“Rencontres Fortuites”

Du 12 octobre au 27 novembre 2022

99 ans après la création du Mouvement Surréalisme

RENCONTRES FORTUITES / un surréalisme d’aujourd’hui – 2022

« Beau […] comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ! » Voici la phrase initiale, originelle, première du Surréalisme. Elle fut pourtant écrite bien avant qu’en mars 1917 Apollinaire n’invente le mot même de “surréalisme” (dans une lettre à Paul Dermée), et plus d’un demi-siècle avant le « Premier manifeste du surréalisme » d’André Breton (1924). C’est Isidore Ducasse, dit Comte de Lautréamont, qui l’écrivit dans ses «  Chants de Maldoror » parus en 1869.

Dans ces chants, ces mots voulaient concrétiser la beauté étrange d’un jeune homme de « seize ans et quatre mois » ! Mais elle eut une autre destinée qui le supplanta : comme frappé par un oracle magique, Breton en fit l’étendard de son mouvement dont il formalisa la philosophie et les cadres théoriques. Dès lors, des artistes comme Dali ou Man Ray produisirent des œuvres reprenant ce fameux triptyque parapluie/machine à coudre/table de dissection. Dans cette étrange et fortuite confrontation inaugurale, on retrouve en effet leur revendication d’une totale subjectivité de l’œuvre d’art, alliant hasard, force, sensation, provocation et transfigurations dans une sorte de révolte adolescente (on a même parlé de révolution surréaliste) où l’imaginaire devait se révéler plus fort que la vie quotidienne. Ce mouvement prôna dans la démarche artistique et littéraire un « automatisme psychique […] en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale », la primauté des rêves et de l’inconscient (en 1921, André Breton avait rendu visite à Sigmund Freud) et l’absence de tout contrôle exercé par la raison. Écrivains, poètes, cinéastes, photographes et peintres rejoignirent ce mouvement.

Mais le surréalisme existait bien avant qu’il ne fût ainsi baptisé par André Breton. On le retrouve chez Rabelais, Dürer et Jérôme Bosch, Goya et les dadaïstes du début du XXe siècle en passant par Piranese et tant d’autres. Si le mouvement n’existe plus en tant que tel, nombre d’artistes aujourd’hui, souvent sans le savoir ni s’en réclamer, continuent de révéler par leur art la mécanique de notre pensée, la délivrant des entraves de la logique raisonnable, mettant en valeur leurs rêves et associations hasardeuses de l’esprit, créant de déroutantes énigmes visuelles et dépassent ainsi la simple réalité qui nous entoure.

Cette exposition, prenant de l’avance sur le centenaire du surréalisme que 2024 certainement fêtera, réunit quelques-uns de ceux-ci.

« Il a seize ans et quatre mois ! Il est beau comme la rétractilité des serres des oiseaux rapaces ; ou encore, comme l’incertitude des mouvements musculaires dans les plaies des parties molles de la région cervicale postérieure ; ou plutôt, comme ce piège à rats perpétuel, toujours retendu par l’animal pris, qui peut prendre seul des rongeurs indéfiniment, et fonctionner même caché sous la paille ; et surtout, comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie !  » Isidore Ducasse, dit Comte de Lautréamont (Montevideo 1846-Paris 1870). « Les Chants de Maldoror. » 1869, Chant sixième, 1

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