Ma peinture, je m’y adonne tout entier. C’est ma façon à moi d’observer le monde, d’être encore un peu plus au monde. A l’origine, un désir de représenter. Puis la peinture s’en mêle et suscite à son tour de la représentation. Une représentation exigée d’entrée de jeux, qui s’exécute, mais qui au final, demeure lacunaire. Je peins par indices par, traces. Mes toiles reformulent cette errance dans l’image. Tout devient vestige. Ainsi, souvent, le résultat s’éloigne de mon projet initial…il prend la tangente. Parfois la peinture sait mieux que moi…

Une peinture à défendre donc, et qui s’adresse de toute façon à notre condition et tente de récuser un certain confort. C’est cela que je tente de confier. C’est cela qui doit être défendu, même si la peinture l’emportera finalement

Que se soit dans une main où un paysage, il doit toujours y avoir cette même volonté d’expression… Je ne peins pas pour reposer l’oeil, je souhaite solliciter la pensée, avec vigueur.

Je veux que mes tableaux, aux couleurs vivantes, travaillées par le geste comme travaillées par l’oeil, soient des incarnations, des incarnations à la fois  chaleureuses et violentes, troublantes et vibrantes.